ALFRED BOUGEAULT

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7-J. J. Rousseau (Le récit)

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ETUDE SUR L’ETAT MENTAL DE J.-J. ROUSSEAU ET SA MORT A ERMENONVILLE



La polémique sur la mort de Rousseau est une affaire très médiatique qu’Alfred BOUGEAULT a menée comme telle dès l’origine. Insatisfait du bilan de sa présidence à la Société des Etudes Historiques et penaud de l’échec du concours Raymond, il sort de ses cartons cette étude lors de la séance du 10 Janvier 1883, après avoir invité son successeur à prendre son fauteuil de président. Il plaide la démence de Jean Jacques Rousseau et son suicide. Sa lecture fait sensation et est bien vite interrompue par des question qui fusent dans un émoi général :

Une discussion s’engage à ce propos sur le point de savoir si J. Jacques Rousseau s’est réellement suicidé.

M. D’Auriac pense qu’il n’y avait qu’une contusion au front. Il a eu en sa possession le masque de J.J. Rousseau, fait par Houdon, 24 heures après sa mort, et d’après lequel on ne constaterait qu’une simple contusion.

M. BOUGEAULT est persuadé au contraire qu’il y a eu suicide, et c’est la thèse qu’il se propose de soutenir dans son livre. Il s’appuie pour le démontrer sur ce que M. Corancez, ami de Rousseau, d’après les informations du sculpteur Houdon lui même, dit avoir vu le cadavre et avoir remarqué qu’il y avait un trou au front. Rousseau se serait donc tué d’un coup de pistolet, après s’être empoisonné. Il a l’intention de publier un ouvrage à ce sujet, estimant avec raison que le projet d’élever un monument à J. Jacques Rousseau donnera à son travail un véritable caractère d’actualité. Après un échange d’observations sur le titre que M. BOUGEAULT a l’intention de donner à son livre…




Alfred BOUGEAULT est un inconditionnel de Voltaire. Tant que Rousseau est l’ami de Voltaire, il est aussi son ami. Mais dès que la brouille éclate, à la suite de la lettre que Rousseau envoie à Voltaire en 1760, Rousseau ne vaut définitivement plus rien à ses yeux. Alfred BOUGEAULT vit de l’intérieur la grande fresque historique et littéraire de l’humanité : Il s’identifie à ses héros et ne peut leur pardonner une vie si dissolue. Prenant le parti de Voltaire, il se sent investi de la mission de détruire définitivement la réputation de Rousseau. Le doute sur les conditions de sa mort : Crise d’apoplexie ou suicide existe depuis l’origine. Il est devenu récurent de son œuvre, et pour Alfred BOUGEAULT , c’est incontournable ; Il n’y a pas de fumée sans feu, le suicide est évident, c’est l’aboutissement annoncé d’une vie de turpitude inexcusable pour un homme esprit. Le débat sur la crise morale de la société bat son plein depuis 1870. L’argument semble idéal pour faire tomber la statue du commandeur de l’éducation permissive. BOUGEAULT ne s’y trompe pas, et se lance dans la polémique, contrant le rapport officiel de Lebègue de Presle (Relation des deniers jours de J.-J. Rousseau, 1778), bientôt suivi par P.-J. Moebius (J.-J. Rousseau’s Krankgeschichte 1889) et Joly ( La folie de J.-J. Rousseau, Revue philosophique 1890). La polémique ne trouvera son épilogue que par la dénégation de Berthelot, qui a examiné avec soin le crâne de Rousseau, lors de l'ouverture du cercueil de plomb qui renfermait ses restes, au Panthéon le 18 décembre 1897; le crâne était intact, sans aucune trace de balle. Mais Alfred BOUGEAULT n’était plus là pour le constater et a pu s’endormir la conscience tranquille, son travail de sape idéologique accompli. A moins que la conjuration Rousseauiste n’ait encore frappé…



La Société des Etudes Historique réprouve l’étude en ces termes :

S’est-il laissé entraîner à un excès d’appréciation notre savant confrère M. BOUGEAULT lorsque, dans son étude sur l’état mental de Jean Jacques Rousseau, il a conclu à la constatation d’un profond trouble de l’esprit chez l’auteur des confessions ? M. Jules David est ému, troublé de ce jugement. « Il est certain, dit-il, que la vie privée de Jean-Jacques fut très condamnable ; mais si on l’explique par la folie, elle perd en partie sa signification spéciale et salutaire.



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